Le zoo c'était mieux avant

Depuis quelques temps, X me parlait de ce fameux zoo abandonné.

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Je commence à chercher quelques informations sur internet. Je tombe sur quelques commentaires dans des forums, je visualise sur Google map... En fait, il y a peu d'explications mais le zoo a fermé ses portes en 2006.

De plus, X m'envoie en lien une série de photos recommandé par un collègue.

12 photos qui montre des toboggans, des cages, une salle en désordre...

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Le lendemain, nous nous retrouvons donc comme prévu à la recherche du lieu-dit. Nous nous fourvoyons une première fois, nous consultons un plan, nous tournons un peu en rond quand nous voyons d'un coup le panneau d'entrée du parc.

Devant le portail, nous apercevons au loin le fameux toboggan en zig zag, je commence à prendre des photos... Un gros cadenas, des barbelés, Nous passons quand même

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Le lieu est calme. La nature est abondante. L'herbe est haute, Je ressens la concentration de pollen. Tout au long de la ballade, nous seront fréquemment agressés par les insectes.

X prend quelques photos au téléphone portable puis nous entamons sérieusement la visite.

1ère pièce, 1ère cage,  au milieu des enclos. Drôle de sensation...
Nous restons discret, nous continuons, et nous arrivons sur une ancienne aire de jeux. Une structure en bois se développe sur quelques dizaines de mètres... étrange... nous grimpons sur les toboggans pour en avoir une vue d'ensemble. L'ambiance est détendue.

Finit de jouer, nous poursuivons la ballade. Nous tombons nez à nez sur deux gamines s'occupant d'un poney derrière un enclos! Nous leur demandons si nous sommes chez elles - c'est non - et comme elles sont petites, nous devinons qu'une présence adulte est dans les parages...
Propriétaires ou visiteurs?

Certains buissons ont été entretenus, mais l'endroit est tellement "calme" que nous continuons notre marche dans un esprit serein. Nous découvrons des pièces où la nature occupe tout l'espace! Des sols jonchés de vieux foin... La lumière est belle... Le cadre Idéal pour mitrailler de photos!

Nous arrivons à un étang, prenons un petit pont, quand soudain une camionnette blanche se dirige sur le chemin au loin. Nous nous enfonçons dans les ronces et les herbes hautes. Elle continue sa route. Nous découvrons des biquettes qui bêlent à tue-tête à notre vue!
Nous voyons quelques graf sur les murs de nouvelles cages dans lesquelles nous pénétrons.

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Nous nous accordons une petite pause sur une aire de jeux. C'est une sorte de treille. C'est rouillé, c'est beau! C'est complètement pourris. Nous jouons prudemment avec le long du câble... Je m'apprête à faire une vidéo, lorsque nous entendons des voies au loin.  Nous attendons derrière notre buisson. Ils passent, s'arrêtent devant les bêtes qui bêlent.
En tous les cas ils ne nous ont pas vu. Nous les observons s'éloigner...
Nous décidons de nous enfoncer dans de plus petits chemins.

Nouvelles cages! Elles sont plus grandes! Cette fois-ci nous faisons quelques séances vidéo. Quelques poses suspendus aux grillages... Le lieu pourrait inspirer l'écriture de scénarios! L'intensité émotionnelle est élevée. C'est la sensation de se retrouver enfermé comme des animaux. Les odeurs nous rappellent instantanément la présence des anciens occupants...

Nous nous échappons vers un ensemble de bâtiments. C'est le cœur du parc. L'espace des humains. Nous arpentons les salles, restaurant, boutique, toilettes. Nous devinons aisément La fonctionnalité de chaque salles malgré que l'espace semble dépouillé de son cuivre. C'est le désordre habituel. Faux plafond arraché, affaires en vrac... Nous marchons sur la laine de verre et les gravats. Il y a des impacts aux vitres, et des taches de paint ball dessinent une tête de mort! L'idée fonctionne! c'est classe!

Nous entrons dans une plus grande pièce. C'est fois-ci, il n'y a plus de plancher. De grandes photos recouvrent des pans de murs. Des scènes de paysage. C'est kitsch, c'est beau !
Mais ici ça sent très fort. Il y a des cages à oiseau où des grains jonchent le sol

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Nous quittons le lieu sous un pont de verdure... Et comme il n'a pas été entretenu, c'est devenu un tunnel dans les ronces, c'est super!

De nouvelles cages. Je suppose que ça devait être l'infirmerie des pensionnaires. C'est carrelé comme dans les laboratoire... ça résonne très fort! Je pose l'appareil et appuie sur record. Je m'enferme et décide enfin à donner des coup dans ces foutues grille. C'est un boucan d'enfer!

Nous arrivons au fameux toboggan aquatique en zig zag. Splendide! C'est la fin du parcours et l'attraction la plus spectaculaire du parc. Nous l'escaladons.  De la haut, une vue panoramique s'offre à nous. Mais nous observons surtout l'entrée où la camionnette blanche stationne porte ouverte.
Au même instant nous entendons des bruits de radio dans notre dos!

Nous patientons quant-au bout de quelques secondes, deux gendarmes apparaissent accompagnés d'une femme hystérique. La propriétaire qui commence à nous brailler dessus. Elle informe son mari posté dans sa camionnette.

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Les gendarmes procèdent au contrôle d'identité, tandis que la propriétaire s'excite...
Nous certifions que nous nous sommes simplement promené. Nous montrons nos photos. La propriétaire s'énerve toujours. Nous restons calme. Je tente d'expliquer que nous cherchons à  capter la beauté du lieu même abandonné. Mais rien a faire.

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Elle nous informe que deux "Malinois" seront prochainement introduis dans le parc pour monter la garde.

Nous sommes obligé d'effacer les photos de nos appareils. Le moment est terrible! Je repense à toutes les prises et séquences de la journées. probablement 200! je suis tellement boulimique!
X efface ses photos une à une. C'est pire!

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L'étau semble se resserrer, mais lorsque la propriétaire part retrouver son mari, les gendarmes se détendent. Sans rentrer dans un baratin trop compliqué, je crois qu'ils commencent à saisir notre attrait pour les lieux "abandonnés"... Ils laissent même dégager un sourire! Nous parlons de singes puis des cambrioleurs qui sévissent dans la région.

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Ils nous relâchent et nous quittons le lieu bredouille. Au retour, nous sommes dégoutés. L 'excitation de la journée est définitivement retombée! Nous repensons à la ballade, regrettons amèrement nos photos...
Je dis que j'aurai préféré "rester chez ma mère", que le "zoo c'était mieux avant" que X m'avait promis "des tours de toboggans", mais nous rions jaune.

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En fait je crois que nous sommes très vexé!

Le lendemain, j'ai regarder mon sac de matériel, et j'ai réfléchis où je pourrai coller mes singes... Je n'aurai probablement jamais l'occasion de visiter un zoo ni d'y intervenir.

Je reste envahit par la sensation d'être dans la cage. Je réfléchis à des lieux qui pourraient accueillir mes collages.